09
02 2018

  .  Par Benjamin Busson

Youtube part en chasse contre les vidéos financées par les Etats

Youtube, première plateforme de vidéos au monde, qui enregistre chaque jour plus d’un milliard d’heures de vidéos visionnées, a annoncé plus de transparence dans ses services.

De quoi s’agit-il plus précisément ?

Pendant les élections américaines et françaises, de nombreuses suspicions d’ingérence ont été tenues à l’encontre de différents pays via les réseaux sociaux. Internet permet en effet d’appuyer tel ou tel point de vue et donc de faire vivre ou de dénigrer un parti politique.

Dans ce cadre, de multiples plaintes ont été portées contre Facebook et Twitter sur leurs stratégies concernant les « fake news », les faux comptes et plus largement les tentatives politiques de créer du contenu de masse pour faire passer une idée ou déstabiliser un régime.

C’est dans ce cadre que Youtube a décidé de signaler à ses utilisateurs si une vidéo est financée par un Etat en tout ou partie.

L’objectif affirmé par Youtube est d’assurer une plus grande transparence sur la provenance des contenus. Cependant, la plateforme doit faire face à un problème technique majeur : son algorithme de valorisation des contenus.

En effet, régulièrement, des vidéos conspirationnistes se retrouvent en tête des tendances – y compris dans la rubrique « actualités » – alors même que l’ambition affichée par Youtube est précisément l’inverse. Youtube référence les vidéos avec un algorithme volontairement laissé opaque. Cependant, l’élément qui est connu et qui semble être primordial pour le référencement des vidéos, reste le temps de visionnage de celle-ci. Plus une vidéo est regardée, plus elle monte dans les tendances.

Internet s’est donc posé un défi important de traitement de l’information et de transparence envers les utilisateurs, qui, avec le projet de loi français sur les fake news, devrait avancer rapidement.

Ce projet de loi dit « sur la confiance dans l’information », annoncé lors des vœux 2018 du président de la République, a pour ambition d’imposer un régime clair en matière de fausses informations sur Internet, et notamment celles diffusées via les réseaux sociaux.